Lors de son renouvellement le rav 4 avait montré un goût certain pour l’embourgeoisement. Cet embourgeoisement se traduisait par un confort accru, une meilleure habitabilité et par une motorisation diesel plus forte. L’arrivée de l’évolution de ce bloc à 177 ch apporte au Rav 4 le statut de vrai haut de gamme.
A l’heure où les 4x4 (très en vogue en ce moment) sont montrés du doigt pour leurs pollutions et leurs encombrements, Toyota lance un pavé dans la mare avec son Rav 4 DCAT de 177 Ch. Contrairement à ce que les écologistes auraient pu croire, le Rav 4 est propre et rejette peu d’émissions polluantes. Cette technologie verte dénommée DCAT Clean Power, mise au point par les nippons se caractérise par des valeurs de rejets en particules et d’oxydes d’azote particulièrement bas pour mieux préserver l’atmosphère. Ainsi, Toyota prouve qu’il est possible de concilier plaisir et propreté.
Boite 6
Il en ressort une mécanique puissante offrant au Rav des performances insoupçonnées. A l’usage ce bloc nous a paru moins creux à bas régimes que le moteur de 136 Ch. Il est tout à fait possible de progresser sur le couple dès 1500 tr/mn et profiter simplement du coffre (400 Nm) disponible sans que la mécanique n’exprime son travail par des vibrations ou des claquements. En revanche, pour des reprises plus franches, il faudra patienter jusqu’aux alentours de 1 800-2 000 tr/mn. A ce régime c’est presque un coup de pied aux fesses qui vous attend. Un fonctionnement du genre on/off qui vous surprend une première fois avant de redonner une autre poussée aux alentours de 3 000 tr/mn. Les rapports s’enchaînent donc assez rapidement si l’on veut jouer du levier. Les 6 rapports sont bien étagés, permettent de bonne relance sur 4 voies et laissent, aux allures légales, la mécanique une plage de régimes favorable à la consommation.
Machine à rouler
Des performances confortables qui font du SUV japonais une véritable machine à rouler puisque son comportement rappelle celui d’une berline. Le 4x4 prend peu de roulis dans les virages, mord la trajectoire avec précision malgré les pneus à flancs hauts, il est vrai chaussé en 18 pouces. Grâce aux 4 roues motrices, la motricité est difficile à prendre en défaut, le train arrière s’enclenchant automatiquement dès la moindre perte d’adhérence du train avant.
Fermement suspendu, le Rav s’avère très stable et sécurisant. Les équipements de sécurité active ou passive, tel que le système anti-dérapage VSC ou les multiples airbags, figurent de série.
Modularité
A l’intérieur, le propriétaire d’un précédent Rav 4, ne sera pas réellement déstabilisé. Il y retrouve une position de conduite similaire caractérisée par une assise haute et un volant toujours un peu trop bas. L’habitabilité a progressé surtout à l’arrière où les passagers peuvent également agrémenter leur voyage par le réglage en inclinaison de leur dossier. Au besoin, la banquette arrière s’avance ou recule soit complètement soit asymétriquement pour libérer plus d’espaces aux bagages. Le coffre affiche une belle contenance mais voit son accessibilité limitée en ville du fait de l’absence de hayon. Si une voiture vous serre de trop près en ville, inutile de penser mettre des cabas dans le coffre.
La finition du Rav 4 est soignée. Les matériaux sont bien assemblés et semblent prévus pour durer, mais la qualité perçue est un cran en dessous de selon que l’on est en droit d’attendre de Toyota.
Sur ce niveau de motorisation, l’équipement est complet et se distingue par l’adoption de certaines commandes automatiques jusque-là absente chez Toyota. Ainsi, les essuie-glaces sont automatiques à l’instar des feux de croisement. Le régulateur de vitesses fait également partie de la dotation de série tout comme la climatisation automatique bizone ou le chargeur cd.
Esthétiquement, il est facile de distinguer un Rav 4 136 ch d’un 177 ch. Les jantes de 18 pouces sont propres au au Clean Power et reçoivent des enveloppes à roulage à plat ce qui permet la suppression de la roue de secours en sac à dos. Les flancs avant portent le logo DCAT de couleur vert en guise de rappel à l’écologie.
Proposé à partir de 45 940 € peinture métal comprise, le Rav 4 affiche des tarifs élitistes qu’il faut relativiser si on le compare au Bmw X3. Il reste, au final, une auto performante, propre, sobre, qui s’est embourgeoisée et qui ne sait plus qui sont ses véritables concurrents. Coréens ou allemands ? Peut-être les deux à moins que le Rav 4 ne soit devenu un véritable état d’esprit.